25.

 

Bergenhem était en train de raconter sa visite.

— Samic ?

— Tu connais le nom ?

— Non.

— Ça fait pourtant un bail qu’il est dans le business.

— Je vais voir ça.

— On n’a rien sur lui. J’ai déjà procédé à diverses recherches sur nos ordinateurs.

Winter alluma un cigarillo mais n’eut pas la force d’aller jusqu’à la fenêtre. Bergenhem avait passé un short dans son bureau.

— Je viens de regarder les photos de la fête dans la cour du lycée, une fois de plus, dit-il en sortant ses copies, se penchant sur la table et montrant quelque chose du doigt. Regarde.

Winter observa l’homme brun qui se trouvait à côté du garçon.

— On dirait Samic, fit remarquer Bergenhem.

— Ce peut être n’importe qui.

— Oui.

— Il faut que tu sois sûr de toi.

— Ce n’est pas le cas.

— Quelles sont les ressemblances ?

— Les traits du visage. Mais Samic n’a presque pas de cheveux et celui-ci en a.

— Il porte peut-être une perruque.

— Ou une simple moumoute. Ça doit être possible à déterminer.

— Comment ?

— Il y a des types qui sont spécialistes en la matière et qui sont capables de dire si des cheveux sont vrais ou faux, non ?

— Simplement en regardant une photo ?

— Il y a des experts en tout, déclara Bergenhem.

Sauf pour trouver les meurtriers avant que la panique ne s’installe parmi la population, se dit Winter. Il pensa aussi à Hans Bülow, le journaliste. Il venait de lire l’article que celui-ci avait fait paraître ce matin-là. Et vu la photo du jeune disparu. Mais personne n’avait encore appelé.

— J’y vais, décida Winter.

— Au restaurant dancing ?

Winter hocha la tête avant de regarder la photo de près, à nouveau.

Il l’avait dans sa poche intérieure lorsque, une demi-heure plus tard, il se trouva face à face avec Johan Samic et lui serra la main. Un serveur vint enlever des chaises d’une table et on entendit un bruit de verres en provenance du comptoir, où le barman coupait des tranches de citron et préparait des cubes de glace.

— Le patron en personne, commenta Samic.

— Connaissez-vous cette jeune fille ? demanda Winter en lui montrant la photo d’Angelika devant le mur.

Samic regarda le cliché sans que Winter puisse déceler quoi que soit sur son visage.

— Qui est-ce ?

— Je vous ai demandé si vous la connaissez.

— Non.

— Elle n’est jamais venue ici ?

— Non, dit Samic avec un sourire. Elle est trop jeune.

— Qu’est-ce que vous pensez du cadre ?

— Moche.

— Particulier, disons.

— À mon avis, c’est une bodega quelque part sur la Costa del Sol.

— Ou une boîte clandestine à Göteborg.

— C’est très possible.

— Vous ne reconnaissez rien sur cette photo ?

— Rien du tout.

— Vous ne savez pas où ça se trouve ?

— Je ne vois pas comment je pourrais être plus net dans mes réponses.

— Le Baroque.

— C’est Le Baroque ? Cette vieille taule ?

— Oui.

— J’y suis allé une centaine de fois. Ce n’est pas là.

— Non ?

— Sûrement pas !

— N’en étiez-vous pas copropriétaire, pendant un certain temps ?

— Si, concéda Samic en regardant Winter. Mais qu’est-ce que c’est que ça ?

— Quoi ?

— Ces affirmations pour le moins étranges que vous lancez ?

— Des questions.

— Oui oui. Mais Le Baroque… Et puis quoi encore ?

— Une autre question. Avez-vous une idée de l’endroit où cette photo a pu être prise ?

— Je préfère ce ton-là.

— Où cette photo a-t-elle pu être prise ? répéta Winter.

Samic la regarda une nouvelle fois.

— Pas la moindre idée.

— Ceci n’est pas un interrogatoire, précisa Winter. J’ai besoin de votre aide.

— Même si vous l’affirmez, je n’en ai pas l’impression.

On se reverra, pensa Winter en gagnant la sortie.

Samic avait fort bien pu porter une sorte de perruque lors d’une petite fête entre amis, au début de l’été. Mais il n’était pas le seul dans ce cas et il était impossible de dire si c’était l’homme de la photo.

Au-dehors, les gens faisaient cuire des œufs sur le trottoir.

Winter avait faim. Il entra dans un restaurant vietnamien et commanda le plat du jour, un des cinq proposés comme tels, qui paraissaient tous identiques. Il prit du riz et des brochettes de viande et se vit indiquer une table sous les parasols, sur la terrasse. Les tramways avaient l’air un peu endormis, par cette chaleur. Pas le moindre nuage dans le ciel, en revanche des avions. Cela sentait l’essence et l’asphalte et peut-être un rien d’odeur de mer en provenance du fleuve tout proche. Les gens étaient vêtus aussi légèrement que possible. Pour sa part, il portait un short et une chemise kaki qu’Angela lui avait achetée la semaine précédente.

Cela faisait deux heures qu’il n’avait pas pensé à elle. À Elsa, oui, pas à Angela.

On lui apporta son plat, mais il n’avait plus le même appétit et cela avait goût de conservateur et autres produits chimiques. Il laissa donc son assiette à moitié pleine, se contentant de boire son eau minérale et d’allumer un cigarillo. En levant les yeux, il vit le profil de Samic, lorsque celui-ci passa devant lui au volant d’une Mercedes de la même couleur que la sienne, garée devant l’entrepôt, de l’autre côté de la rue.

Benny Vennerhag devait en savoir long sur le compte de Samic.

Est-ce les questions que je lui ai posées qui lui ont fait prendre le volant ?

Une femme passa, tenant en laisse deux chiens. Elle était beaucoup trop habillée et bien trop luxueusement. L’un des deux animaux s’accroupit pour faire sa crotte sur le trottoir. La femme se retourna en donnant des signes d’impatience. Puis elle s’éloigna, laissant le petit tas là où il était. Winter hésita un instant à se lever, l’appeler et lui dire ce qu’il en pensait. Pourquoi pas ?

Mais il resta assis et laissa les deux animaux domestiques continuer à trottiner derrière leur maîtresse.

La police croyait qu’il s’agissait d’une laisse. Il le pensait lui-même. Le meurtrier avait étranglé ses victimes avec une laisse de chien. Ou une ceinture. Ou une laisse.

Le meurtrier avait-il un chien ? Sans doute que non. Rien qu’une laisse qu’il promenait partout avec lui. Et qu’il laissait pendre, quand il traversait les parcs, comme le propriétaire d’un chien qui aurait détaché celui-ci pour le laisser courir un peu en liberté, mais qui le suivait d’un pas nonchalant et n’allait pas tarder à le rappeler à lui. Une laisse qui pendait. Peut-être par-dessus son bras.

Quelqu’un qui faisait les cent pas avec cette laisse. Et qui la saisissait peut-être quand il était proche, aussi proche que possible. Il fallait qu’il soit proche. Qu’il fasse demi-tour.

Son portable sonna, dans la pochette de sa chemise kaki.

— Où es-tu ? demanda Angela.

— Je viens de prendre un déjeuner vraiment pas terrible dans Nordstan.

— Tu aurais pu rentrer.

— Pas le temps, Angela. J’en ai même déjà perdu beaucoup trop.

— Est-ce qu’on va pouvoir sortir dîner et se baigner, ce soir ?

— Naturellement.

— Je me le demandais.

— Tiens-toi prête pour six heures.

— À six heures dans la rue ?

— Avec tous les bagages. N’oublie pas mon maillot de bain. Et les sandwichs.

Il mit fin à la communication, mais cela sonna à nouveau.

— On vient d’avoir quelqu’un qui croit reconnaître le jeune homme, dit Bergenhem.

— Une seule personne ?

— Une qui a l’air digne de foi.

— Où ça ?

— À Frölunda. Les immeubles derrière Frölundatorg.

— Tu as l’adresse ?

Bergenhem la lui donna, il paya et partit au volant en direction de l’ouest.

Le thermomètre digital de la place indiquait 34°. Les grands immeubles qui bordaient le parking n’avaient plus de couleur et paraissaient planer en l’air, lui-même semblable à des couches de verre.

Bergenhem l’attendait devant le kiosque à journaux et ils s’enfoncèrent ensemble entre les maisons. Les gens étaient assis par groupes, à l’ombre. Winter sentit une odeur de nourriture. Beaucoup d’habitants de ce quartier étaient originaires de lointaines contrées méridionales. Ce soir, ils iraient au bord de la mer et resteraient assis là, bien plus longtemps que les Suédois, qui seraient repartis avant sept heures. Sauf Angela, Elsa et lui. Odeur de viande grillée. Familles nombreuses de tous âges, football, cris et animation.

Ils passèrent devant la Maison de la culture et les constructions se firent un peu plus rares. Bergenhem consulta son papier, désigna l’entrée d’un immeuble et sonna à une porte au premier étage.

Un homme portant un gilet de mailles et un bermuda vint leur ouvrir. Il mâchait quelque chose.

Bergenhem se présenta, ainsi que Winter.

— Je crois qu’il habite dans l’immeuble d’en face, dit l’homme sans s’arrêter de mâcher. Y a plein de bougnouls, là-bas. Beaucoup trop, ajouta-t-il en regardant Winter, un peu dissimulé par Bergenhem. Qu’est-ce qu’il a fait ?

— Où est-ce ? demanda Winter.

— Comment ?

— Voudriez-vous nous indiquer dans quel immeuble.

— Oui, bon. Laissez-moi seulement mettre mes sandales.

Ils traversèrent la cour.

— C’est au numéro 18, dit l’homme.

Deux jeunes enfants étaient en train de se balancer au soleil. Une femme en noir était assise sur un banc, à côté d’eux.

— Vous voyez. Y en a partout, dit l’homme avec un signe de tête.

— Ta gueule, dit Winter.

— Mais… haleta l’homme en s’arrêtant.

Les enfants posèrent les pieds par terre et cessèrent de se balancer en regardant ces hommes qui venaient de s’immobiliser devant eux.

— Je ne vous permets pas… commença l’homme.

Winter continua à se diriger vers le numéro 18, suivi par Bergenhem. L’homme se retourna et regarda ce dernier, puis Winter, qui avait pris de l’avance.

— Je vais en référer à vos supérieurs, leur cria l’homme à travers la cour.

Ils pénétrèrent dans l’immeuble et sonnèrent à toutes les portes. La moitié de celles-ci s’ouvrirent mais personne ne reconnut le visage de la photo que leur montra Bergenhem. Personne n’avait lu l’article de Bülow, non plus.

Quatre portes restèrent fermées.

— Ah bon, dit Bergenhem.

— Allons voir le syndic, dit Winter.

— On a déjà parlé de ça avec eux.

— Retournons-y.

Ils revinrent sur leurs pas. Winter voyait la sueur qui coulait le long du dos de Bergenhem, à travers sa chemise.

Ils traversèrent la cour bordée des immeubles les plus hauts.

— Mais c’est là qu’habite Mattias, l’ancien petit ami de Jeanette Bielke, dit Bergenhem.

— Oui.

— Dans cet immeuble-là.

— Je sais.

— Tu es déjà allé chez lui ?

— Pas encore.

Le portable de Winter se mit à sonner.

— Le viol n’a pas été consommé sur la personne d’Anne Nöjd, annonça le médecin assurant l’intérim de Pia Fröberg.

— Compris.

— Avez-vous des nouvelles du labo ?

— Pas encore, malheureusement.

Une courte pause s’ensuivit. Winter entendit qu’on feuilletait des papiers, à l’autre bout du fil.

— Une ceinture ou un autre objet long et mince, reprit le médecin.

— Une laisse de chien, par exemple ? Est-il possible qu’elle ait été étranglée au moyen d’une laisse ?

— Oui. Par exemple.

— Pouvez-vous être plus précis ?

— Non, pas pour l’instant.

À six heures vingt, ils étaient au bord de la mer. Les autres Suédois étaient déjà en train de rentrer chez eux faire griller leurs côtelettes, alors que les nouveaux les emportaient avec eux.

— Demain, on emportera un minigrill. On peut en acheter qui ne servent qu’une fois, dans les stations-service, dit Angela en commençant à dévêtir Elsa. Je ne peux plus résister à la bonne odeur de leurs côtelettes, ajouta-t-elle en lorgnant deux femmes en noir qui préparaient le dîner de la famille, au bord de la mer.

— Je suis d’accord, dit Winter en prenant dans ses bras Elsa, qui se mit à pousser de petits cris de joie tandis qu’il la faisait monter et descendre et se dirigeait vers la mer, qui refluait de plus en plus loin, en cette fin de journée.

Il entra dans l’eau avec elle sur ses épaules et alla s’accroupir à une certaine distance, pour lui permettre de se sentir le contact de cette eau presque tiède. Il y avait trop de méduses, mais l’eau était délicieuse. Il prit ensuite Elsa dans ses bras et passa ceux-ci sous son ventre pour la faire pivoter. Le soleil lançait des éclairs à la surface de l’eau et l’horizon disparaissait. Pris de vertige, il dut s’arrêter un instant. Quand celui-ci fut dissipé, il eut le sentiment qu’une idée venait de lui traverser le cerveau. Il tenta désespérément de trouver de quoi il pouvait s’agir, tandis qu’Elsa gigotait entre ses bras.

Il avait entendu et vu quelque chose qui brillait d’un éclat aussi vif que lorsqu’il pivotait sur lui-même, un instant auparavant. Il avait vu cela l’espace d’une ou deux secondes.

Il entendit des voix et baissa les yeux. Deux adolescentes lui demandèrent si elles pouvaient prendre Elsa dans leurs bras.

— Demandez-lui, dit-il.

Elle accepta.

*

Ils rentrèrent chez eux alors que le crépuscule tombait. Il monta Elsa dans ses bras, car elle avait le sommeil lourd.

Angela servit du vin blanc et ils restèrent assis, dans la cuisine, à écouter le soir.

— Tu as besoin de prendre des vacances, dit-elle.

— Plus que deux semaines.

— Tu pourras vraiment te mettre en congé, si tu n’as pas encore résolu cette affaire ? Ou ces affaires, plutôt.

— Oui.

— Vraiment ?

— Peut-être que ce sera bon pour l’enquête ?

— Je ne pense pas.

— Il a pas fait long feu, ce verre, dit-il en le regardant.

— Je vais chercher la bouteille.

Quand elle l’eut rempli, il but à nouveau.

— À quoi penses-tu, Erik ?

— En ce moment précis ?

— Quel autre ?

— Au fait que la soirée est magnifique.

— Il y en a eu des centaines d’autres. Mais tu pensais à autre chose.

— Oui.

— Et ça ne te donnait pas l’air gai.

Il but à nouveau et reposa le verre.

— Je réfléchissais à ces crimes, bien entendu. À ces jeunes filles. Il n’est pas facile de se chasser cette idée de la tête, hein ? questionna-t-il en la regardant.

— Non, sans doute pas.

— Ceux qui disent ça se trompent, corrigea-t-il. Il est possible de le chasser, de faire autre chose. Mais ça revient toujours.

Elle hocha la tête.

— Ce soir, deux adolescentes sont venues me demander à prendre Elsa dans leurs bras. C’est alors que ces images me sont revenues à l’esprit.

— En effet, tu avais l’air absent, quand tu es remonté de l’eau.

— J’ai pensé à quelque chose.

— On peut te demander quoi ?

— Ce n’est pas encore très clair dans ma cervelle. Mais j’ai trouvé quelque chose de… nouveau. Je crois. Et d’important.

Je voudrais que cela ne finisse jamais
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